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Guide de musée

Patron de la Fondation et du Musée, le Cardinal Adam Kozłowiecki, jésuite (1911-2007), est l’un des plus éminents missionnaires polonais, qui, pendant soixante et un ans a exercé son ministère en Zambie. Cet homme hors du commun a renoncé à son origine noble et ses biens familiaux, après quoi il a rejoint l’ordre des Jésuites. En tant que prêtre, il a passé cinq ans et demi dans les camps d’extermination nazis – Auschwitz et Dachau. Après ces expériences atrocement douloureuses de la guerre, il est parti en tant que bénévole en Afrique – la Rhodésie du Nord, aujourd’hui la Zambie. Une fois de plus, il abandonna ses plans, en acceptant la volonté de Dieu. Il fut le bâtisseur local d’églises, d’écoles, de maisons pour les professeurs et d’hôpitaux. Son travail a rapidement trouvé la reconnaissance de ses supérieurs, lui confiant successivement les fonctions les plus importantes de l’église en Zambie. En tant qu’Archevêque, après 1964, pendant presque cinq ans il renonça à l’archevêché, pour qu’à sa place, se tienne un prêtre noir à la tête de l’Eglise zambienne. À l’âge de 87 ans, il a été élevé au rang de cardinal. Adam Kozłowiecki était un ami du Pape Jean Paul II, un participant du deuxième Concile du Vatican, le protecteur des droits de l’homme, qui a contribué à la pleine indépendance de la Zambie en 1964, et avant cela – avant tout – un missionnaire extrêmement modeste et humble. Pour ses services, il reçut les plus grands honneurs français, zambien et polonais. Il était apprécié dans le monde entier; connaissait cinq papes et deux reines, parlait une dizaine de langues.

La première salleBiographique. La maison familiale, le Palais des Kozłowiecki, avait 55 chambres et à côté se tenait, conservé encore aujourd’hui, la dépendance seigneuriale où il y a actuellement le Musée. Le palais fut démoli en 1955. Outre le domaine il reste la dépendance, le poulailler et l’écurie. On peut voir sur les photos les parents du Cardinal Adam Kozłowiecki, Marie et Adam Senior Kozłowiecki, ainsi que la grand-mère et l’arrière-grand-père (les Kozłowiecki eurent trois fils, Jerzy, Czesław et Adam). Après avoir terminé ses études secondaires à Poznań et après avoir obtenu son baccalauréat, le jeune Adam Kozłowiecki renonce juridiquement à l’ensemble du patrimoine à Sądzie Grodzkim dans la commune de Kolbuszowa et va au séminaire jésuite à Starej Wsi proche de Brzozowa. Il commencera là-bas des études universitaires à Lublin et Cracovie.

Il convient de rappeler, que sur le terrain du parc pendant la seconde guerre mondiale, il avait été organisé dans le domaine des Kozłowiecki un camp de travail forcé pour les Juifs (1942-1943) et un camp de travail pénitentiaire pour les Polonais et les Russes (1944-1945). A l’exposition, on peut voir les photos de la maman et de la grand-mère du Cardinal, de ses frères ainsi que des photographies de l’année 1970, quand il revint pour la première fois de Zambie en Pologne après la seconde guerre mondiale. Parmi les images, on peut voir le jeune Adam avec sa grand-mère, sa mère et ses frères. Sur les photos, il est avec ses amis et ses connaissances de Cracovie, Poznan et Chyrowa…En 1989, les résidents des villes de Majdan Królewski et de Huta Komorowska ont participé à la cérémonie d’attribution du titre de Cardinal Kozłowiecki par Jean Paul II. L’école à Huta Komorowska a adopté le nom de Cardinal Adam Kozłowiecki.

Les tombes familiales : la maman est enterrée à Cracovie, le papa à Majdan Królewski, son frère Czesław à Sanok, son deuxième frère au Canada.

Dans la salle suivante «Évêque, Archevêque et Cardinal» nous avons des souvenirs importés de Lusaka par le Président de la Fondation, J.E. Mgr Edward Frankowski Évêque de Sandomierz. Dans les vitrines nous avons des livres, des souvenirs apportés de Lusaka et de Zambie, le passeport, les lunettes, la montre, les cartes justificatifs des pèlerinages. Ainsi que des livres de la biographie d’Adam Kozłowiecki, des photos des audiences avec le Pape Jean XXIII, Paul VI, Jean Paul II, avec le Concile Vatican II. On trouve également la barrette, la ceinture de cardinal, la calotte, la soutane et les vases sacrés, un autel en ébène noir pour la célébration de la messe dans la brousse. Il y a aussi un portrait du cardinal, qui a été apporté par les religieuses d’Afrique, disant que l’Afrique considère déjà Adam Kozłowiecki comme Saint ; des mitres très modestes, des vêtements, des décorations et des médailles : Ordre de la Liberté zambienne – Grand Commandeur de l’Ordre de la Liberté, Croix de Commandeur de l’Ordre du Mérite, Croix du Grand Ordre de la Renaissance de la Pologne, Légion d’honneur française, Docteur honoris causa de l’Université de Nairobi et de l’Université Cardinal Stefan Wyszynski ; diplôme de l’ordre de la Légion d’honneur de l’année 2006. Dans les vitrines nous pouvons également voir un timbre et une enveloppe commémoratifs à l’occasion du 100e anniversaire du Cardinal. La Monnaie de Pologne a frappé une médaille commémorative pour cette même occasion – le Conseil Régional de Podkarpackie donna au Cardinal à titre posthume «Mérite de la province de Podkarpackie». Juste à côté on voit le bâton pastoral usé avec ces turquoises bleues et la statuette «Serce bez granic» (Cœurs sans frontières) – remises à des personnes méritantes agissant pour le compte de la mission. Nous vous invitons à explorer les autres pièces dans les sous-sols de la dépendance. Veuillez-vous diriger vers la sortie et aller sur le côté droit du bâtiment pour les pièces situées au sous-sol.

La salle du camp. Ici sont placés des souvenirs tels que des images et photographies du temps de la 2nde guerre mondiale : l’étole du camp du Cardinal, le document de l’arrestation du jeune prêtre Adam Kozłowiecki, les photos originales du camp de Dachau, ainsi que trois éditions du livre intitulé «Oppression et détresse» de 1967, 1995 et 2008, écrit par le Cardinal Adam Kozłowiecki immédiatement après la libération en 1945, dans lequel il décrit quotidiennement la journée passée dans le camp d’extermination allemand à Auschwitz et Dachau. Dans les vitrines, nous avons aussi un dessin montrant la faim, à laquelle était soumis les prisonniers des camps de concentration d’Auschwitz et de Dachau, des photos d’enfants et de femmes polonaises, qui ont été soumis à des expériences médicales par les allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il est utile de rappeler que, pendant la seconde guerre mondiale à Dachau, un prisonnier sur trois est un prêtre polonais. Adam Kozłowiecki avec une foi profonde et la prière ainsi qu’une grande bonté, se référait à ses bourreaux.

Kozłowiecki, les ayant pardonnés après la guerre, a déclaré à plusieurs reprises dans les discours et sermons : «La Haine est dénuée de sens…l’Amour construit écoles, hôpitaux, églises, orphelinats, séminaires, la haine détruit, ruine tout… Nous sommes tous enfants du même Dieu unique et nous devrions toujours nous respecter les uns les autres…». La vitrine suivante porte déjà sur les années d’après-guerre. Nous présentons là-bas la silhouette d’un homme, qui, lors d’une visite du Cardinal en Pologne, était un agent secret des Services de Sécurité TW. La dernière vitrine montre ses demi-frères du camp St Maximilien Marie Kolbe, qui pour un demi-frère a donné sa vie, sont présentés également les documents prouvant les jours de détention de Bronislaw Grzyba, qui a survécu au camp et a témoigné de ces jours cruels et inhumains. La salle africaine – présente des souvenirs du pèlerinage du Cardinal Adam Kozłowiecki, qui a photographié régulièrement la vie de la mission en Afrique, en tant que missionnaire. Toute sa vie il a fait des pèlerinages vers les fidèles éloignés de plusieurs centaines de kilomètres. Nous avons là-bas des chapeaux, des sacs, des chapelets, des articles de toilette, une montre, un livre intitulé «Les insectes de la Zambie», ainsi que des souvenirs contemporains de la Zambie, comme : une fourchette et une cuillère, une chemisette zambienne et un chapeau. Nous présentons également les livres originaux de prière et les écritures saintes ainsi qu’un dictionnaire zambien–anglais. L’image marquée «Jésus j’ai confiance en toi» dans la langue Bemba, les lettres ou circulaires spécifiques pour le cardinal. Adam Kozłowiecki en a écrit plus de 60 milles en demandant de l’aide pour les missions et missionnaires en Afrique.

La salle, vestibule africain – présente la carte de l’Afrique, de Zambie et des œuvres telles que des églises, des séminaires, des écoles, des orphelinats, qui avec l’aide et l’engagement de ressources financières des États-Unis, du Canada et partout dans le monde, ont été construites par le cardinal à Kasisi, à Chingombe et à Mpunde durant les 61 ans de travail missionnaire en Afrique. Zambie. https://pl.wikipedia.org/wiki/Zambia

La salle multimédia africaine – ceux sont des photographies de la vie quotidienne du Cardinal, à vélo, dans la brousse, à la confirmation de jeunes catholiques, à des rencontres avec des dignitaires laïcs et cléricaux, parmi des maires de villages et des gouverneurs. On y retrouve des photographies souvenirs alors qu’il travaillait sur la construction de la Maison de la Conférence épiscopale de Zambie à Lusaka, de rencontres avec la diaspora polonaise, avec sa maman: sur la photo une note a été ajoutée: «Je t’embrasse et je te bénie. Mama, année 1959». Sur les photos, nous voyons également le cardinal en Pologne en 1970, quand il est venu pour la première fois après la guerre.

Le cardinal a lutté pour les africains, à leur vie meilleure. Il prit part au mouvement de protestation contre l’Afrique sous-alimentée. Il a travaillé sans relâche en tant que défenseur de l’Afrique et missionnaire. Les planches suivantes portent sur le travail pendant les missions avec d’autres missionnaires, la rencontre avec Jean Paul II à Lusaka, ainsi que des photographies couleur des 15 dernières années de sa vie, lorsqu’il travaillait comme un vicaire ordinaire, auprès de la paroisse dirigée par le père Monseigneur Jean Krzysztonia. On peut aussi regarder le documentaire vidéo de l’enterrement du Cardinal. Le Cardinal est mort le 28 septembre 2007 à Lusaka et fut inhumé à la Cathédrale de l’Enfant Jésus à Lusaka.

Après sa mort, le 26 mars 2008, la Fondation «Cœurs sans frontières» a été créée en mémoire du Prêtre Cardinal Adam Kozłowiecki. En 2011, un Musée a été ouvert à son nom.

CARDINAL ADAM KOZŁOWIECKI S.J. (1911-2007)

Le 25 août 1972, à la veille des Jeux Olympiques de Munich, l’Église catholique, l’Église évangélique et la Communauté israélite avaient conjointement organisé des « Heures de Mémoire », dans l’ancien camp de concentration de Dachau, près de Munich.

L’archevêque de Lusaka, Monseigneur Adam Kozłowiecki S.J. y prit le premier la parole et, tout pénétré de ce lieu, il confia: «Lors des Jeux Olympiques de Berlin [en 1936], je n’étais encore qu’un jeune étudiant en Pologne. Je ne soupçonnais point que, trois ans plus tard, je passerais cinq ans et demi dans les camps de concentration – d’abord à Auschwitz, puis Dachau. C’est ici que j’ai réalisé combien la haine est non seulement criminelle mais aussi insensée. Ici, justement, dans ces conditions concentrationnaires inhumaines, j’ai pris conscience de cette profonde vérité que tout homme est mon frère, parce que nous sommes les enfants d’un seul et même Père : Dieu. Ici j’ai appris à prendre la haine en haine et à me défendre de la haine envers quiconque, même envers mon frère en uniforme, qu’il me détestât ou me martyrisât ».[1]

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Le Cardinal Adam Kozłowiecki est né le 1er avril 1911, à Huta Komorowska. Ses parents Adam et Maria, née Janocha, étaient de nobles propriétaires terriens. Il avait deux frères : l’aîné, Jerzy et le cadet, Czeslaw. Jusqu’à l’âge de 10 ans, son éducation fut assurée par des précepteurs. De 1921 à 1926, il fut collégien des Frères jésuites de Chyrów (aujourd’hui en Ukraine). Mais lorsque son père discerna la vocation du jeune Adam pour l’ordre des jésuites, il préféra l’éloigner à Poznań où le futur cardinal fréquenta le collège Sainte Marie-Madeleine et passa son bac, en 1929.

Le 30 juillet 1929, malgré la vive opposition de son père, Adam Kozłowiecki fut admis à la Compagnie de Jésus de la Province de Małopolska. Il effectua deux années de noviciat à Stara Wieś, près de Stara Brzozowa. De 1931 à 1933, il pousuivit des études de philosophie à Cracovie, puis, de 1934 à 1938, de théologie à Lublin, complétées par un stage d’enseignant à Chyrów en 1933-1934. Il fut ordonné prêtre le 24 juin 1937, à Lublin, par Monseigneur Karol Niemira. De 1938 à 1939, il se consacra, à Lvov, à la dernière étape de sa formation, que l’on appelle la Troisième Année de Probation, consistant à approfondir l’étude de la spiritualité et des devoirs religieux. Une fois prêtre, il désira travailler avec les jeunes de Chyrów.

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Le 1er septembre 1939 éclatait la Seconde Guerre mondiale. La Pologne fut la première victime de l’assaut des troupes d’Adolf Hitler. Le déclenchement de la guerre surprit lAdam Kozłowiecki à Chyrów, brisant ses rêves et bouleversant les plans que ses supérieurs religieux avaient ébauchés pour lui. Le 17 septembre 1939, à la suite du pacte Molotov-Ribentropp, l’armée soviétique envahit l’est du pays. Alors, le père Kozłowiecki décida de passer en zone allemande, pour rejoindre Cracovie où l’appelait une voix intérieure. Au terme d’une périlleuse vadrouille il atteint Cracovie le 26 octobre. Ses supérieurs lui assignèrent la fonction d’intendant du collège jésuite, au 26 de la rue Copernic.

Cette fonction d’intendant, le Père Adam Kozłowiecki ne la remplit que pendant deux semaines. En effet, le 10 novembre 1939, la Gestapo arrêtait tous les jésuites du collège qui avaient moins de 60 ans et étaient en bonne santé. Vingt-quatre jésuites – religieux et séminaristes – furent embarqués vers la prison des Montelupi, à Cracovie. Cette arrestation s’insérait dans un plan global visant à l’extermination de l’intelligenzia et du clergé polonais. Sur la route de la prison, comme le chauffeur se moquait des polnische Pfaffen[2], le Père Kozłowiecki dit à son voisin: «Rira bien qui rira le dernier…”.[3]

Le 3 février 1940, le Père Kozłowiecki et les autres jésuites furent transférés de la prison de Cracovie au camp de travail de Wiśnicz. Pendant le convoyage, l’un des policiers d’escote de la Schutzpolizei (Schupo) l’accosta. Une conversation s’engagea. Adam Kozłowicki protesta qu’il ne savait pas pourquoi lui et ses frères avaient été arrêtés car aucun grief n’avait été proféré à leur égard. À cela, le policier répondit qu’ils avaient été arrêtés weil ihr eine habt Weltanschauung, die nicht uns gefällt .[4] Le Père Kozłowiecki commenta avec esprit cette assertion du policier: „Eh oui. Personne n’a jamais plus clairement, honnêtement et sincèrement posé le problème que ce petit pion de la machine oppressive nazie. Je lui en suis reconnaissant. Je sais maintenant pourquoi je souffre.[5]

À Wiśnicz, Adam Kozłowiecki, matricule 103, fut employé au tissage, à la menuiserie, au jardinage et à l’équipe d’entretien appelée Hofkolonne. Le camp de Wiśnicz était pour lui et de nombreux autres prisonniers l’antichambre des camps de concentration d’Auschwitz et de Dachau.[6]
Le 19 juin 1940, les autorités du camp de Wiśnicz annoncèrent aux prisonniers leur libération. Le lendemain, ceux-ci furent entassés dans des wagons, à la gare de Bochnia. Le train passa par Cracovie et s’arrêta dans une gare portant l’inscription « Auschwitz ». À coups de gueule et de crosses, on tira des wagons les détenus qui comprirent alors, qu’au lieu de la liberté tant désirée, ils avaient été envoyés en camp de concentration. Le Père Kozłowiecki, tatoué matricule 1006, appartenait à l’un des premiers convois de Polonais pour Auschwitz, le symbole de la machine nazie d’extermination des peuples asservis et de nations entières. Défense absolue d’y pénétrer avec ses effets personnels : chaussures, sous-vêtements, médailles, nourriture, cigarettes furent confisqués ou consignés. Les prisonniers polonais eurent, de surcroît, l’interdiction de s’exprimer dans leur langue.[7]

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L’objectif principal, essentiel même, des camps de concentration nazis était l’extermination en masse des personnes jugées indésirables par les autorités du IIIe Reich, connues sous le nom Volksschädlinge qui signifie parasites. Les Schutzhaftlager, littéralement « camps de détention », comme on les appelait officiellement, ont mis en œuvre les principes brutaux, inhumains du national-socialisme. Des «surhommes» exterminaient des individus venus de pays vaincus. Ces déportés ne seraient plus des hommes mais des prisonniers, des esclaves. Adam Kozłowiecki réalisa que là était le défi : « Ils nous battaient parceque nous avions utilisé par mégarde le mot Mann (homme) – au lieu de Häftling (détenu)! Hier gibt keine de Männer, Häftlinge! [8] Cette phrase, nous l’avons entendue plus d’une fois pendant notre séjour au camp ».[9] Un prisonnier pouvait exister tant qu’il était utile à son maitre. Mais qu’il fût faible, incapable de travailler, alors sa destination était la chambre à gaz, le four crématoire. Mais pour les prisonniers, l’unique chemin vers la liberté passait-il fatalement par la cheminée fumante du crématorium ?

Le Père Kozłowiecki remarqua d’abord que dans les camps de la mort, la pitié était tenue pour une faiblesse indigne d’une nation forte. Les émotions étaient appelées des préjugés nés sous l’influence de l’éducation chrétienne. La morale du Christ était considérée comme une imposture au profit des faibles ».[10] Effectivement, les détenus du camp d’Auschwitz étaient des proies prises aux mailles du monstrueux engrenage de la terreur perpétrée par les gardes SS. D’ailleurs, il n’était pas rare qu’à la tête des unités de travail, les autorités placent des criminels allemands déjà formés dans d’autres camps. Si Auschwitz était tout à la fois un camp de concentration et une entreprise rentable, c’est que les déportés y travaillaient au-delà de leur force, indépendamment des conditions météorologiques, dans un cadre féroce, en plein air, à la menuiserie, à la forge, à la bétonnière, à la cordonnerie, à l’atelier de couture, à la blanchisserie ou encore à l’usine. Au pas de course et sous une surveillance implacable, le dur labeur épuisait les détenus. Les trop faibles rations d’aliments trop pauvres provoquaient la famine. Les prisonniers étaient harcelés et ils enduraient de londs et épuisants appels dans la pluie ou le gel et souffraient des exercices physiques exténuants. Ils étaient sévèrement punis pour des peccadilles. Les détenus épuisés par la faim et les mauvais traitements, donc incapables de travailler, étaient éliminés sans aucun scrupule et leurs corps incinérés. Mais était-il impossible de s’échapper de ce camp cloturé de barbelés, de fils à haute tension, de miradors et aux contours si solidement gardés ?

Adam Koziowiecki vit derrière l’opression physique une opression morale plus insidieuse, plus grave encore. Pour les autorités, il s’agissait de casser l’individu. Adam Kozłowicki a noté dans ses souvenirs de déportation que «tout harcèlement, chaque vexation avait un nom innocent et une motivation tout à fait rationnelle. Ainsi, les exercices physiques les plus épuisants et humiliants étaient appelés Exerzieren ou Sport. Les prescriptions irréalisables en matière de propreté et d’ordonance s’intitulaient Sauberkeit [propreté]. La destination d’un malade à la chambre à gaz était désigné comme un Sonderbehandlung [traitement spécial]. La condamnation à mort d’un vieillard ou d’un infirme c’était tout simplement un Invalidentransport. »[11]

 

On interdisait aux prisonniers de posséder et d’utiliser des objets religieux. Si quelqu’un était pris sur le fait, il était sévèrement et exemplairement puni. Par exemple, à peine arrivé à Auschwitz, le Père Kozłowiecki se vit exiger par un SS de retirer son médaillon.

On interdisait surtout aux prisonniers de pratiquer leur religion et notamment la confession. Malgré cet interdit, le Père Kozłowiecki pria et essaya de vivre au rythme de vie spirituelle des jésuites. Il assura son ministère de confesseur et de directeur de conscience, qui était tout simplement essentiel pour les détenus privés de l’espoir de la liberté. Dans ses souvenirs de camp, il écrit : « ces confessions des catacombes me laissent une empreinte indélébile. Nous marchons à deux, comme si rien de rien n’était… comme si nous menions la conversation la plus anodine, toujours est-il que des cœurs s’ouvrent pour recevoir la grâce de Dieu … parfois après de nombreuses années d’indifférence. »[12] Adam Kozłowiecki prit également soin des jeunes Polonais qui étaient pervertis par les autorités du camp. Celles-ci savaient que la perversion entrave le sacrement de pénitence.

La force du Père Kozłowiecki était la croyance en Jésus-Christ. À Auschwitz, il pria pour que Dieu étende sa grâce aux prisonniers, au monde plongé dans la guerre mais aussi à leurs persécuteurs: « Puissent-ils obtenir miséricorde et qu’ils fassent preuve de miséricorde! » [13] Il était bouleversé chaque fois qu’il ressentait la bonté et la disponibilité des détenus ou des autorités du camp. Il n’en doutait pas: « C’est dans la bonté que réside le salut pour le monde et la source de bonheur. Je prie pour la bonté. »[14]

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Le 10 décembre 1940, le Père Kozłowiecki fut transféré, avec d’autres jésuites, au camp de concentration de Dachau, près de Munich, le Dachau Konzentrationslager 3 K. Le 12 décembre, peu après minuit, il passa la porte du camp portant l’inscription tristement célèbre Arbeit macht frei.[15] Il reçut le matricule 22 187.

Les nazis avaient décidé de concentrer à Dachau les clercs des autres camps. La plupart étaient des prêtres polonais. En tout, jusqu’à la Libération, en avril 1945, sur 2794 religieux enfermés à Dachau, 1773 étaient des prêtres catholiques polonais dont 799 mourrurent, 68 furent libérés et 818 survécurent.[16]

En avril 1941, les autorités du camp de Dachau assouplirent les conditions de détention des prêtres qui, s’attendirent alors à une libération prochaine, d’autant que l’anniversaire d’Hitler tombait le 20 Avril laissant augurer une grâce. Dans ses Souvenirs de camp, Adam Kozłowiecki écrit: «Nous croyons que le Saint-Père [Pie XII] a dû accéder au gouvernement allemand par quelqu’un et nous obtenir un meilleur traitement. Personnellement, je pense que l’intermédiaire pourrait être [Adolf] Bertram, le cardinal de Breslau [Wroclaw]. C’est un patriote Allemand mais un catholique, et cela fait de lui un homme qui non seulement mérite gratitude, mais aussi le respect de chacun de nous. Je l’admire d’avoir l’esprit et le cœur si large, si catholique, si universel. Ô combien insensé et inhumain est tout particularisme discriminant, qu’il soit de classe ou même de nation. »[17] Hélas, en fin de compte, la libération des prêtres n’eut guère lieu. Les soi-disant Privilegien des prêtres, ne furent en fait qu’un assouplissement éphémère de leur traitement, une machination des Nazis pour gagner à ses vues le Vatican, un chantage que le Pape refusa net.
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Du camp de Dachau, les déportés furent témoins de bombardements alliés frappant la population allemande. Par ailleurs, ils recevaient des nouvelles des revers des forces de l’Axe et de leurs lourdes pertes. Le Père Kozłowiecki ne ressentit aucun plaisir à la mort de civils et de soldats allemands. Il montra même de la sollicitude pour les morts. Il refusa tout sentiment de revanche envers les responsables du camp, attitude qui n’a pas toujours été comprise par les prisonniers les plus éprouvés. Ses Souvenirs de camp, à la date du 3 décembre 1942, confirment son refus de toute violence: « je suis répugné par certains propos expéditifs contre les Allemands, en particulier contre les SS pour leurs massacres, leurs tirs, leurs pendaisons! Franchement, devrions nous commettre ces mêmes crimes dont nous les accusons? […] Faut-il multiplier la somme du mal et de la haine ? »[18]

Le Père Kozłowiecki ne doutait pas que l’humanité se révèle dans l’amour chrétien, celui-là même que les autorités des camps de concentration nazis considéraient comme une faiblesse. Il soulignait: « Aimer son prochain, c’est lui souhaiter le bien et s’appliquer à lui procurer ce bien – surtout le bien suprême – Dieu. Aimer son prochain, c’est tâcher que la grâce de Dieu s’installe dans son cœur afin qu’il possède la grâce surnaturelle pour être pleinement humain. Pour l’homme bon, aimer celui qui est mauvais n’implique pas de lui permettre de s’adonner au mal et de supporter passivement ses crimes, les yeux fixés vers le ciel. Qui aime un assassin, avec l’amour du Christ, doit chercher simultanément à ce qu’il ne commettent pas ses crimes et qu’il commence à être un homme bon. » [19]
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Le Père Kozłowiecki s’échappait des camps nazis par la pensée et voyageait dans ces lieux qui lui étaient proches, tels les collèges jésuites de Stary Wieś et de Cracovie, ainsi que sa Huta Komorowska natale. Il suivait attentivement les informations concernant les arrestations de ses frères religieux, les opérations des Alliées et des soldats polonais combattant pour une patrie indépendante sur les divers fronts de la Seconde Guerre mondiale. Il réagit avec indignation, lorsqu’il apprit la déportation massive de son peuple dans les camps de concentration ou pour travailler en Allemagne : « la Pologne est le seul pays en Europe du sein de laquelle aucun collaborateur avec l’Allemagne [nazie] n’est sorti ! »[20] À Dachau, il apostropha un Russe : « Tout honnête homme est mon ami, qu’il soit polonais, russe ou même allemand. »[21] Il se conduisait selon un principe : être en toutes circonstances, y compris face à l’Allemand le plus antipathique, un homme digne de ce nom. C’est ce que reflète cette citation: « Dans un milieu international comme Dachau, chacun de nous devrait se souvenir qu’il est un Polonais, en quelque sorte un ambassadeur de la Pologne, et donc tâcher de représenter dignement la nation polonaise. »[22] Pour lui chacun devrait être philanthrope, littéralement «avoir de la bonté pour tous. »[23] On comprend maintenant pourquoi, il priait, non seulement pour sa Patrie et l’Église, pour ses frères religieux et sa propre famille, mais aussi pour ses persécuteurs : « les mains ouvertes » dans les camps, il était libre dans le Christ.

Pendant sa détention, Adam Kozłowiecki n’ignora pas le sort tragique de sa famille et il en fut très affligé. Son frère Czeslaw fut arrêté en essayant de passer la frontière pour rejoindre l’armée polonaise en France. Interrogé par la Gestapo, il affirma qu’il était de son devoir, en tant qu’officier de réserve, de rejoindre les rangs de l’armée polonaise combattante. Il fut emprisonné à Sanok puis, avec 112 autres prisonniers, fusillé par les Allemands le 5 juillet 1940, laissant trois orphelins dont une fille postume, Sophie. Les Allemands chassèrent sa veuve et ses enfants de leur propriété de Sokolniki dans la région de Poznan. La malheureuse vécut toute la guerre sans domicile fixe, se réfugiant çà et là chez des connaissances. C’est à Auschwitz qu’Adam Kozłowiecki apprit le décès de son frère.[24] Quant à son autre frère, Jerzy, il réussit à gagner la France. Il combattit sur le front occidental dans l’armée du général Maczek. Après la guerre, Jerzy vécut au Canada jusqu’à sa mort, en 1988.[25] Dès le début de l’Occupation, les Allemands expulsèrent les parents d’Adam Kozłowiecki de la propriété familiale de Huta Komorowska et ils furent recueillis par des amis à Zakopane, dans les montagnes polonaises. Après la guerre, son père fut incarcéré par le nouveau régime communiste dans des conditions telles qu’il en mourrut, peu après sa libération, le 20 décembre 1949. Son épouse, Maria, est décédée le 10 janvier 1972 à Sierczy Wieliczka, près de l’institut où elle vivait, chez les Ursulines de l’Union Romaine.

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Le 29 avril 1945, l’armée américaine délivrait le camp de Dachau. Pour les survivants cette libération était miraculeuse, ils allaient retrouver leurs familles, leur pays. Ce ne fut pas le destin du Père Kozłowiecki. Il ne devait avant longtemps ni revoir les siens, ni sa patrie chérie ni ses jeunes du collège.

Le 5 juin, il s’installa à Freimann près de Munich, d’où les jésuites allemands le prirent en charge, avec d’autres jésuites, pour les installer au Collège de Saint-Jean Berchmans à Pullach. Dans cet internat partiellement détruit les jésuites polonais furent accueillis très chaleureusement par leurs frères allemands : « Ils nous ont montré tant de cœur qu’ils nous ont donné à méditer. Après tous, ils étaient allemands, et nous polonais. Pourquoi ici est-ce si différent qu’au cours de ces six interminables années? Il y a des gens pour qui l’Évangile n’est pas simplement une légende, il y a des gens qui le vivent, selon les principes du Christ. »[26]

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À Pullach, le Père Kozłowiecki reçut une lettre du vicaire général de la Société de Jésus lui demandant instamment d’apporter son concours à la mission polonaise en Rhodésie du Nord (l’actuelle Zambie). Il estima qu’il ne pouvait pas refuser. Le 15 juillet 1945, il était à Rome et le 29 janvier 1946, il partait en mission en Rhodésie du Nord où il débarqua le 14 avril de la même année.
Adam Kozłowiecki a consacré à la Zambie et à l’Afrique 61 années de sa vie. Il avait le souci du bien de l’Église.[27] Il partit selon le précepte qu’un Polonais « sert Dieu, l’Église et les âmes. »[28] Non seulement, dans son vaste territoire de mission, il a accompli pleinement son ministère pastoral, célébrant des messes, administrant les sacrements et enseignant la foi chrétienne. Mais aussi, il a structuré l’Église catholique en Zambie, construit des églises, des écoles, des hôpitaux, des orphelinats, des maisons pour les enseignants. Il achetait pour la mission de la nourriture et des fournitures scolaires, lui procurait des livres de prières et organisa une bibliothèque de littérature religieuse en langue anglaise. Il se donnait sans se ménager, prenant soin malades et soulageant les pauvres.[29] Pour propager les missions africaines, il recommandait la lecture des magazines Messager du Sacré-Cœur (édités à Cracovie et à Chicago) et „Labeur de pionnier” (édité à Chicago). Ses appels à la générosité, au cours de voyages en Europe occidentale et Amérique du Nord, reçurent partout un echo très favorable, notamment de la diaspora polonaise, la Polonia, disséminée dans le monde entier.

Car Adam Kozłowiecki n’oublia ni la Pologne ni les réfugiés Polonais ni sa responsabilité en tant que victime de l’une des plus grandes tragédies de l’Histoire. En 1957, pendant la Semaine Sainte, il anima une retraite pour les Polonais de Lusaka qui laissa une profonde impression.[30] Il visita plusieurs fois le camp de concentration de Dachau et le local de la paroisse catholique allemande de Skt. Georgen qui soutenait son activité missionnaire.

Son activité généreuse et énergique lui a valu le respect des Africains.

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Le 15 juillet 1950, le Père Kozłowiecki fut nommé vicaire apostolique de Lusaka ; puis, le 11 septembre 1955, il devint le tout premier évêque de Lusaka dont il fut consacré archevêque métropolitain en 1959. Ces dignités lui furent conférées en reconnaissance de son zèle mais lui voulait que le mérite en revienne à ses équipes locales. En 1961, il fut élu tout premier président de la Conférence des évêques des pays d’Afrique orientale. Il devint membre de la Congrégation vaticane pour l’Évangélisation des Peuples et dirigea les Œuvres Pontificales Missionnaires, y attirant des missionnaires irlandais, américains et polonais. En outre, il s’engagea fermement pour l’égalité des races et la justice ce qui le conduisit à jouer un rôle de premier plan en faveur de l’indépendance de la Zambie.

Il pris part à Rome aux délibérations du Concile Vatican II et y présenta le cas de l’engagement missionnaire de l’Église (1962-1965). C’est là qu’il rencontra le cardinal Primat de Pologne, Mgr Stefan Wyszynski, et Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II.

Après l’indépendance de la Zambie, en 1964, Adam Kozłowiecki pria le Saint-Siège de le libérer de sa charge d’archevêque de Lusaka et de la confier à un Africain. Ce n’est qu’en 1969 que le Vatican agréa à sa demande. Il fut placé en retraite mais demeura sur place comme simple missionnaire dans différents postes.

En 1970, Monseigneur Adam Kozłowiecki revint pour la première fois depuis la guerre dans sa patrie et il se rendit, entre autres, sur les lieux de son enfance, Huta Komorowska et de la Maidan Królewski. Plus tard, il devait accompagner le pape Jean-Paul II, lors de ses voyages en Pologne, suivant de près les évênements historiques de sa patrie. En mai 1989, comme toute la Zambie, il accueillit avec une émotion intense le pape polonais.

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Adam Kozłowski a toujours reçu les honneurs avec une humilité aussi impressionnante que sa vie.

En janvier 1998, Jean-Paul II le créa cardinal saluant son immense travail de missionnaire.

En outre, les prestigieuses décorations civiles qu’il a reçues sont autant de preuves d’un hommage unanime. Le président Lech Walesa lui décerna, en 1995, l’Ordre du Mérite polonais et le président Lech Kaczynski, en 2007, la Grand-Croix de la Polonia Restituta. La Zambie l’admit, en 1985, dans l’Ordre du Grand Compagnon de la Liberté et le président de la République Française le fit, en 2006, membre de la Légion d’honneur. Avec cela, le Cardinal Kozłowiecki avait quatre nationalités, il connaissait cinq papes et deux reines, dix langues, dont trois dialectes zambiens et pourtant, il finit sa vie auprès des plus humbles dans une mission de Mpunde comme simple vicaire régulier.

Malgré sa détention de près de six ans, il ne quittait jamais, jusqu’à la fin de ses jours, la sérénité, la gentillesse et son riche sens de l’humour. Le cardinal Adam Kozłowiecki était un homme au grand cœur et à l’esprit d’ouverture. Il aimait profondément et il était fier de sa patrie, mais libre de tout chauvinisme. Oui, il fut un grand ambassadeur de la Pologne.[31] Mais il ne nourrissait aucun ressentiment. Il fut un héraut de la réconciliation entre Polonais et Allemands tout comme il jeta des ponts entre l’Europe et l’Afrique. Il portait l’Afrique dans son cœur, défendant son droit à l’indépendance et au développement, bref à la dignité. Car le but de ses actions était de construire une civilisation de l’amour, assurant le développement pacifique et harmonieux et la coexistence des nations sur le fondement de l’Évangile. C’est dans cet esprit qu’il fut l’un des premiers à tendre la main à la nation allemande. Il maintaint des relations chaleureuses avec les Allemands qui soutinrent systématiquement son travail missionnaire en Zambie.

Ses contacts personnels et ses rencontres avec les évêques allemands, notamment au cours du concile de Vatican II, de 1962 à 1965, a contribué à la génèse du message fondateur des évêques polonais aux évêques allemands, daté du 10 février 1966, à la veille de la commémoration du millénaire de christianisme polonais. C’est alors que les pâtres de la nation polonaise prononcèrent ces fameuses paroles qui ont ouvert la voie à la réconciliation entre les Polonais et les Allemands: « Nous pardonnons et demandons pardon. »[32]

Sur les pages emplies d’esprit chrétien de ses Souvenirs de l’Oppression et Affliction des camps de la mort, le Cardinal Adam Kozłowiecki évite les généralisations, ne se livre pas à des accusations contre différentes nations. Souvenons-nous qu’il a toujours refusé de prendre sa revanche, y compris d’exiger le châtiment des responsables. Il a dit là-bas ces mots qui nous retiendrons comme son testament aux générations futures: «Chaque nation et chaque groupe a eu dans ses rangs des hommes bons et mauvais. Et si je n’ai sans doute pas manqué d’insister sur l’antagonisme entre prêtres polonais et communistes allemands, même là, les signes de compréhension mutuelle ne manquaient pas. […] Bien sûr, nous voulons tous la paix. Si nous avons vraiment de la bonne volonté les différences disparaîtront et nous serons tous frères. Mon Dieu, donne-nous la bonne volonté. Et qu’elle engendre la Paix! »[33]

Le cardinal Adam Kozłowiecki nous a quittés le 28 septembre 2007, à Lusaka où il est enterré parmi ces Africains qu’il a tant aimés. La mémoire de ce grand Polonais et de ce catholique ouvert sur le monde est la raison d’être de la « Fondation Adam Kozłowiecki – Cœur sans frontières », constituée par un acte notarié du 26 mars 2008 et basée à Maidan, ainsi que du Musée du cardinal Adam Kozłowiecki à Huta Komorowska, inauguré le 25 septembre 2011 par le cardinal Medardo Joseph Mazombwe, archevêque de Lusaka et l’évêque ordinaire de Sandomierz Christopher Nitkiewicz.

Père Stanislaw Cieslak, S.J.

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Adam Kozłowiecki, né le 1er avril 1911 en Pologne et mort le 28 septembre 2007, était un cardinal polonais, jésuite et ancien archevêque de Lusaka en Zambie.

Ordonné prêtre le 24 juin 1937 pour la Compagnie de Jésus (jésuites), Adam Kozłowiecki et vingt-quatre de ses confrères furent arrêtés par la Gestapo à Cracovie en 1939. D’abord envoyé à Auschwitz, il fut transféré à Dachau six mois plus tard, où il restera jusqu’à la fin de la guerre.

Il est ensuite envoyé dans une mission des jésuites en Rhodésie du Nord.
Nommé vicaire apostolique de Lusaka en Zambie et évêque in partibus de Diospolis Inferior le 4 juin 1955, il est consacré le 11 septembre suivant par le cardinal James Knox.
Le 25 avril 1959, il devient archevêque de Lusaka, charge qu’il occupe jusqu’au 20 mai 1969 lorsqu’un prêtre africain devient archevêque. Il est alors envoyé dans la paroisse de Potenza Picena tout en gardant son titre d’archevêque.
Tout en restant missionnaire en Zambie, il est membre de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples de 1970 à 1991.

Il est créé cardinal, non électeur, par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du 21 février 1998 avec le titre de cardinal-prêtre de S. Andrea al Quirinale.

Il meurt le 28 septembre 2007.

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